« Des salles de marché aux facteurs géopolitiques »
Les marchés mondiaux ont fortement progressé en 2024. En ce début d’année, les investisseurs délaissent les données financières fondamentales pour se concentrer sur les préoccupations nationales et géopolitiques. En collaboration avec nos partenaires RBC, le Comité des placements RBC a récemment terminé notre revue trimestrielle, dans laquelle nous avons maintenu notre répartition stratégique de l’actif.
L’économie mondiale se remet encore des facteurs inflationnistes. Toutefois, la présente année sera marquée par l’incidence des changements survenus dans la sphère politique. Une hausse du protectionnisme, comme le prévoient certains experts politiques, pourrait entraver la croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial. Ce facteur défavorable pourrait être compensé par la perspective d’une baisse des taux d’intérêt et d’un assouplissement budgétaire sous la forme de baisses d’impôt. En ce qui concerne l’avenir, le risque de récession dans l’ensemble des marchés mondiaux a diminué, mais les risques géopolitiques et politiques nationaux demeurent des facteurs importants à prendre en considération.
L’indice composé S&P/TSX au Canada a affiché de solides rendements de plus de 10 % jusqu’en novembre 2024, soit un résultat légèrement inférieur à celui du S&P 500. Le secteur de la finance, qui représente une part importante du S&P/TSX, devrait stimuler la croissance future des bénéfices. Parallèlement, l’énergie et les matières ont tiré de l’arrière en raison de la chute des prix des produits de base, à l’exception des prix de l’or, qui ont bondi du fait de la demande de valeurs refuges. L’indice S&P/TSX continue de se négocier à un ratio nettement inférieur à celui du S&P 500.
Le marché boursier américain, représenté par l’indice S&P 500, devrait connaître une deuxième année de croissance de plus de 20 % grâce à la forte progression des bénéfices et au ralentissement de l’inflation. L’immobilier, la finance, les soins de santé et la consommation de base, qui ont profité de la baisse des taux d’intérêt et de la stabilité des bénéfices et qui ont contribué à compenser une certaine volatilité du secteur de la technologie au troisième trimestre de 2024, sont les secteurs qui ont le plus alimenté le rendement.
Les rendements des marchés émergents ont été inférieurs à ceux des marchés développés, les écarts s’étant creusés au cours des trois dernières années. Cette disparité devrait diminuer à l’avenir grâce à l’atténuation des incidences budgétaires de la COVID-19 et à la croissance continue, bien que plus lente, de la Chine et de l’Inde. Toutefois, le protectionnisme et les risques géopolitiques au cours des prochains mois pourraient avoir des répercussions disproportionnées sur les marchés émergents, surtout si le gouvernement américain adopte les droits de douane les plus stricts.
Les banques centrales mondiales commencent enfin à assouplir leur politique monétaire, entraînant ainsi une baisse des taux obligataires et une hausse des prix des obligations. L’inflation se rapprochant de la cible de 2 % dans la plupart des économies, les investisseurs s’attendent à ce que les banques centrales continuent d’abaisser leurs taux au cours des deux prochaines années. La question qui se pose désormais aux investisseurs obligataires est de savoir si la politique budgétaire nationale sera menée de concert avec la politique monétaire de la banque centrale ou si elle s’y opposera.