L’adage populaire suivant : « Vendez en mai et quittez le marché » est souvent cité au printemps. Quelle en est la réelle signification? Les investisseurs devraient-ils réellement s’y fier?
Cet adage illustre l’une des nombreuses stratégies d’anticipation des marchés qui a fait l’objet de bien de débats, et conseille aux investisseurs de vendre leurs placements au printemps, puis de les racheter à l’automne, se basant sur le fait que les marchés boursiers commencent à offrir de meilleurs rendements à ce moment-là.
Nous structurons nos portefeuilles en fonction de l’horizon de placement et de la tolérance au risque des clients pour les aider à atteindre leurs objectifs, et nos conseillers se dévouent à offrir des conseils professionnels aux clients. Ces conseils exigent souvent d’évaluer les adages courants cités dans le domaine des placements et de faire une analyse approfondie pour déterminer leur pertinence.
Explorons la question plus en détail.
Petite leçon d’histoire
Le dicton original (« Vendez en mai et quittez le marché; ne revenez qu’après le jour de Saint-Leger »), vient de la Grande-Bretagne, à une époque où le calendrier des activités financières était structuré en fonction des événements sportifs et sociaux. Dernière course de chevaux de la série Triple couronne anglaise, la course St. Leger Stakes a lieu en septembre et marque la fin des activités sociales de l’été. L’idée derrière cet adage était de vendre ses actions avant les vacances estivales, période habituellement marquée par un ralentissement des affaires.
Les théories selon lesquelles il est mieux de « vendre en mai » ou de « rester et jouer » ne manquent pas. Au départ, l’on s’appuyait sur le fait que les actions obtiennent généralement un meilleur rendement entre novembre et avril qu’entre mai et octobre.
Mais est-ce réellement le cas ?
Comparons donc les rendements générés par l’indice S&P 500 entre 2008 et 2022 pour déterminer la validité de cette théorie. Pour cela, segmentons les rendements obtenus entre novembre et avril puis ceux de mai à octobre (c.-à-d. « vendre en mai »). Entre novembre et avril, le S&P 500 a affiché un taux de rendement moyen de 5,40 %, et de 2,04 % entre mai et octobre. Il semblerait que ces résultats soient conformes à la théorie qui recommande de « vendre en mai ». Il nous faut toutefois comparer les rendements obtenus dans le cadre de la stratégie « vendre en mai » à ceux obtenus dans le cadre de la stratégie « rester et jouer » pour mieux comprendre les répercussions de la première approche.
Source : Factset. Notez que la période de novembre à avril s'étend du 1er novembre de l'année précédente au 30 avril de l'année pour laquelle les données sont présentées.
Conformément à la théorie qui conseille de « vendre en mai », supposons que vous vendez vos placements à la fin d’avril et que vous accumulez des liquidités entre octobre et mai. Pour simplifier les choses, disons que ces liquidités n’ont produit aucun intérêt. Selon la théorie qui consiste à « rester et à jouer » dans le marché, vous conserveriez les placements effectués dans le S&P 500 pendant toute la période visée (c’est-à-dire entre le 1er novembre de l’année précédente et le 31 octobre de l’année courante).
Le graphique ci-dessous illustre les rendements obtenus dans le cadre de la théorie « rester et jouer »; ceux-ci se comparent avantageusement à ceux de la théorie de « vente en mai ». La stratégie « vendre en mai » a produit un rendement annuel moyen de 5,4 %, tandis que celle qui conseille de « rester et jouer » dans le marché a produit un rendement moyen de 7,86 % au cours de la période de 15 ans. Les rendements obtenus dans le cadre de la stratégie « rester et jouer » ont dépassé en moyenne de 2,46 % ceux de la stratégie « vendre en mai »!
Source : Factset. Notez que la période de novembre à avril s'étend du 1er novembre de l'année précédente au 30 avril de l'année pour laquelle les données sont présentées.
Conclusion
Les investisseurs doivent-ils toujours se départir de leurs placements en mai et quitter le marché?
L’indice S&P 500 semble générer de meilleurs rendements entre novembre et avril qu’entre mai et octobre, mais ceux-ci varient considérablement d’une année à l’autre. Mais les rendements des investisseurs qui ont conservé leurs placements au cours de la période de 15 ans ont surclassé ceux des investisseurs qui ont vendu leurs placements en mai et ont réintégré les marchés plus tard dans l’année. Il faut dire que notre analyse ne tient pas compte des dividendes que les actions auraient pu produire et qui contribuent de façon déterminante1 au rendement global à long terme.
La stratégie d’anticipation du marché peut être risquée. Il n’est pas garanti que les marchés suivront les mêmes tendances historiques. De nombreuses personnes qui cherchent à anticiper le marché se demandent avec inquiétude s’ils ont intégré le marché ou en sont sortis au bon moment, ce qui les pousse parfois à rester sur la touche. Même s’il arrive que vous anticipiez avec précision le marché, l’histoire montre qu’il vous serait impossible de surclasser les investisseurs qui optent pour un investissement régulier.
Il est préférable d’investir régulièrement au moyen de cotisations préautorisées, de tirer les profits qui en découlent que d’essayer d’anticiper le marché comme le suggère la théorie de « vente en mai ». De plus, chez RBC Investi-Clic, nous sommes disponibles pour vous aider à établir et maintenir un plan clair pour vos placements et pouvons vous aider à rester sur la bonne voie.
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