Dans le numéro de mai de L’investisseur informé, nous vous présentons une mise à jour sur les marchés financiers, ainsi que des conseils sur la façon dont les investisseurs prospères maîtrisent leurs émotions en période de volatilité des marchés. Nous avons également invité George Brown, conseiller en placements à RBC Investi-Clic, à nous faire part de son point de vue sur le marché obligataire actuel et sur l’importance des obligations dans le portefeuille de placements.
Les marchés financiers ont connu une forte volatilité au cours des premiers mois de 2022 en raison de l’inflation, de la hausse des taux d’intérêt, de la guerre en Ukraine et de la pandémie. Pour obtenir plus de détails sur la façon dont ces facteurs influent sur les marchés, consultez la dernière revue des marchés de RBC Gestion mondiale d’actifs.1
Comme nous l’avons indiqué dans des bulletins antérieurs, les placements effectués dans divers secteurs d’activité, catégories de titres (actions par rapport aux obligations) et régions produisent des rendements divergents au fil du temps. C’est pourquoi un portefeuille bien diversifié permet de bénéficier d’une expérience de placement plus harmonieuse. Lorsque certains de vos placements offrent de piètres performances, d’autres placements plus rentables peuvent atténuer la baisse globale de votre portefeuille.
Un contexte comme celui que nous traversons actuellement peut cependant poser des difficultés même aux investisseurs dont le portefeuille est diversifié. Les marchés boursiers américains, émergents et internationaux subissent tous des pertes depuis le début de l’année, de même que les marchés obligataires canadiens.2 Seul le marché boursier canadien a offert un certain répit, sa valeur ayant été soutenue par la hausse des prix des marchandises.1
Pour savoir comment conserver une vision à long terme en ce qui concerne vos placements, veuillez lire cet article sur la façon de maîtriser vos émotions en tant qu’investisseur prospère.3
Ce mois-ci, nous tenons à mettre l’accent sur l’importance des obligations dans les portefeuilles diversifiés que propose RBC Investi-Clic. Pour en apprendre davantage, nous avons discuté avec George Brown, conseiller en placements à RBC Investi-Clic.
Q. Pourquoi les obligations sont-elles importantes dans un portefeuille de placements ?
R. Il existe une raison traditionnelle qui explique la présence des obligations dans un portefeuille, puis une raison plus moderne ou actualisée. Les obligations sont souvent qualifiées de « titres à revenu fixe », ce qui montre que dans le passé, elles étaient utilisées dans un portefeuille pour générer un revenu. Toutefois, vu la faiblesse des taux d’intérêt, cette fonction est moins importante, car l’achat d’obligations n’apporte pas un grand revenu, du moins comparativement à l’époque où les taux d’intérêt étaient historiquement supérieurs. Cependant, la composante de titres à revenu « fixe » est demeurée très importante pour atténuer la volatilité et pour contribuer à produire des rendements plus constants pour les investisseurs.
Q. Vous avez mentionné que les obligations servent de rempart contre la volatilité, mais je crois que nous avons vu la volatilité propre aux obligations au cours des derniers mois. Que devraient en penser les investisseurs ?
R. Au cours des derniers mois, les marchés des placements, et plus particulièrement ceux des titres à revenu fixe, ont connu un degré de volatilité anormal sur le plan historique. Pourtant, cette situation s’explique. L’année dernière, à la même période, les investisseurs se concentraient principalement sur la pandémie et sur les problèmes de chaîne logistique en cours. Ils n’avaient pas prévu l’inflation. Ensuite, à la fin de 2021, l’attention des investisseurs s’est soudain portée sur la montée de l’inflation. Ce changement a entraîné une baisse des cours obligataires parce que les investisseurs ont également commencé à s’attendre à ce que les banques centrales augmentent les taux d’intérêt pour contenir l’inflation.
Q. Pourquoi le changement d’attentes concernant l’inflation aurait-il une incidence aussi forte sur les cours des obligations ?
R. Le cours des obligations dépend étroitement du niveau des taux d’intérêt et de l’évolution de ces taux attendue par les investisseurs. Lorsque les taux d’intérêt augmentent, les cours des obligations émises auparavant à des taux d’intérêt inférieurs diminuent. Ainsi, ces anciennes obligations peuvent concurrencer les nouvelles obligations émises à des taux d’intérêt supérieurs et donc offrir un rendement plus élevé aux investisseurs. Vous pouvez en savoir plus sur cette dynamique en lisant cet article rédigé par RBC Gestion mondiale d’actifs.4
L’article souligne que, même si la baisse de cours des obligations peut être douloureuse, les investisseurs sont susceptibles de profiter d’une hausse des taux d’intérêt à long terme. En effet, l’augmentation des taux d’intérêt permet d’investir les liquidités futures à des taux supérieurs, que ces liquidités proviennent d’une cotisation périodique à votre compte ou d’un revenu de vos avoirs obligataires actuels. Au fil du temps, le taux supérieur auquel l’actif est réinvesti aide à compenser la perte de valeur de vos obligations.
Q. Selon vous, que réserve l’avenir aux marchés obligataires ?
R. Il faut bien se rappeler que la plupart des investisseurs professionnels déterminent les cours qu’ils sont prêts à payer pour un placement, qu’il soit en actions ou en obligations, en fonction de ce qu’ils prévoient pour l’avenir. Comme je l’ai mentionné, à la même période l’an dernier, les cours des obligations nous montraient que les investisseurs ne s’attendaient pas à une inflation avoisinant les niveaux actuels. Cette situation a provoqué la volatilité des cours parce que les investisseurs se sont précipités pour s’adapter au fait que leurs attentes étaient fausses.
Voilà qui prouve l’importance de la perspective. Oui, ce changement brutal a nui aux marchés obligataires. Compte tenu de la situation actuelle, à quoi devons-nous nous attendre pour l’avenir ? Les marchés obligataires s’attendent actuellement à ce que les banques centrales augmentent les taux d’intérêt dans une très large mesure afin de lutter contre l’inflation. Et c’est un point important, car pour que les cours des obligations s’accroissent, il n’est pas nécessaire d’avoir de bonnes nouvelles sur le plan de l’inflation, mais simplement moins de mauvaises nouvelles. Au contraire, l’année dernière, nous étions dans une phase où toutes les nouvelles étaient positives. Il suffisait donc d’une petite mauvaise nouvelle pour provoquer ce type de volatilité.
Q. En conclusion, avez-vous de sages conseils pour les investisseurs ?
R. Les investisseurs prospères sont généralement ceux qui trouvent et respectent une stratégie de placement qui leur convient, compte tenu de leurs objectifs de placement, leur horizon et leur profil de risque. À RBC Investi-Clic, ce sont les facteurs que nous utilisons pour établir un portefeuille recommandé pour chaque client. Dans un contexte de volatilité des marchés comme celui que nous traversons actuellement, certains investisseurs pourraient être tentés d’arrêter leurs cotisations ou de retirer des fonds. Toutefois, nous avons constaté lors de nombreuses périodes historiques de volatilité que les investisseurs fidèles à leur plan de placement ont tendance à mieux se comporter que ceux qui suivent les performances à court terme. Malgré la volatilité des marchés obligataires au cours des derniers mois, cette catégorie d’actifs demeure un élément important d’un portefeuille diversifié, et elle est bien placée pour réduire la volatilité de vos placements à long terme.